“L’oeuvre de Cendrine Genin, intitulée Nunc Stans, se présente comme une série. Une série d’images ou une série d’objets. Des photographies sur verre, à la luminescence irréelle, nous donnent à voir, en gros plan, des fleurs. Plus exactement, des détails de fleurs : un pétale, un pistil, une étamine. Au bout des pistils, se trouvent ce que les botanistes appellent les stigmates. Et de fait, les images de Cendrine Genin portent les stigmates du temps qui passe. Ce sont des éléments naturels saisis par l’oeil au moment de leur lente dégradation. C’est le processus inéluctable de leur corruption. Plus exactement, ce sont les organes de la génération saisis dans leur corruption. Le bord des pétales commencent à se flétrir. La beauté de ces fleurs est en train de passer. La vie et la mort se côtoient ainsi dans la même image, dans le même temps et dans le même espace. Pourtant ces images ne sont pas morbides. Elles ne portent aucun effroi, ni aucune peur devant ce temps qui passe et cette vie qui quitte la surface des choses. Les couleurs rejaillissent et se maintiennent encore fortement : les bleus, les ocres, les jaunes, les magentas, les cyans. Ce ballet chromatique apaise l’oeil et l’esprit. L’âme se calme et au lieu d’être inquiétée par cette corruption naturelle, elle trouve la voie de la contemplation.
Par quel étrange voie l’oeuvre de Cendrine Genin nous guide-t-elle à cette beauté de la corruption ?
Peut-être parce que dans la mise en scène de ces images se jouent ou se rejouent les espoirs que nous mettons en l’art.
En effet, l’art s’est fondé sur deux impossibilités ou deux limites humaines, deux faiblesses que l’art entreprend de dépasser ou auxquelles l’art s’efforce de remédier, sans y parvenir.” … Laurent BACHLER
- 51 Nunc Stans, Solo Show du 1ier avril au 27 mai 2017 Galerie l'antichambre Chambéry
- 54 Nunc Stans, Solo Show du 16 au 20 septembre 2017 ;Docks Art Fair, 59 quai Rambaud Lyon Confluence
- 54' Les intimes, Solo Show du 14 au 24 septembreL'œil écoute, 3 quai Romain Rolland Lyon 5