Née d’une réflexion commune autour de la thématique du baroque, expression artistique historiquement très présente en Savoie et Haute-Savoie, la volonté de mettre en lumière des oeuvres contemporaines présentant les caractéristiques du baroque est actuellement mise en oeuvre par plusieurs institutions publiques et privées défendant la création contemporaine.
Dans ce contexte, la galerie l’antichambre a choisi d’inviter le plasticien Jean Stern.
Depuis le milieu des années 80, l’artiste développe une réflexion sur l’inscription de l’oeuvre d’art dans l’espace architectural et urbain. Dans son oeuvre, la rencontre avec des techniques, des matériaux et des médias est aussi hétérogène que l’inscription des sculptures dans l’espace.
Passionné par l’art baroque, qui devient en même temps sa source d’inspiration, il interroge la vraisemblance, le simulacre, l’artefact, en somme, ce moment du baroque où l’on fait ”comme si “ : autrement dit, l’illusion du trompe-l’oeil.
L'exposition "Feintises et vraisemblances" se donne comme un clin d'oeil au "bel composto" baroque: les reliefs et dessins présentés sont à voir comme un ensemble de figures qui affirment d'abord l'artifice.
Ils construisent à la fois une réplique aux arcades de la rue de Boigne, à l'escalier de pierre, aux murs et au sol de la galerie et, une attente d'un parcours. Le spectateur est convoqué à compléter ou redéfinir l'image. Il échafaude une vraisemblance de matériaux et d'échelles, de références et de sens. "L'agglomérat sémantique", selon un terme de Giovanni Careri,* ici à l'oeuvre, est bâti sur un jeu de matériaux employés pour d'autres, le recours au détournement d'objet et de matériaux trouvés, le réemploi, le banal donné pour sophistiqué, ou sur les figures à double fond. En somme, un assemblage de feintises partagées entre l'objet et le regardeur.
L’exposition réunit des oeuvres conçues spécialement en résonance avec l’espace de la galerie et quelques créations plus anciennes.